Un programme de l’INRAE sur le changement d’échelle de l’AB

Crédit “schéma” : INRAE

Le CNRS annonçait qu’ “une Europe bio et autosuffisante en 2050, c’est possible”. L’INRAE s’est également penchée sur la question, à travers l’optique du changement d’échelle de l’agriculture biologique, à l’œuvre depuis plusieurs années (et dont on voit un exemple récent avec la surproduction de lait bio).

Un métaprogramme de recherche, multidisciplinaire, est conduit par l’INRAE : Metabio. Ce travail de recherche analyse l’hypothèse que l’offre alimentaire bio sera, en France, majoritaire (avec au moins 50% de l’agriculture mondiale en bio à moyen-terme).

L’agriculture biologique, une vision systémique

L’INRAE précise dans son rapport que l’agriculture biologique n’est pas seulement un mode de production qui ne fait pas appel aux produits chimiques, “c’est un système global de gestion agricole et de production alimentaire alliant fourniture de denrées, protection de l’environnement, respect du bien-être animal et développement rural, grâce à des méthodes reposant sur le respect des équilibres biologiques et écologiques. Il s’adosse à une certification, le fameux label AB, et il est fortement orienté par les attentes des consommateurs… lesquels sont plus que jamais des « consomm’acteurs » tant il est vrai que la demande sociétale fait bouger les lignes des exploitations, des filières et de la distribution.”

Analyse méta des freins et leviers

Les chercheurs du programme analysent les freins et leviers à prendre en compte dans le cadre d’un changement d’échelle de l’agriculture biologique. Divers sujets de la chaîne agricole et alimentaire sont étudiés : Gestion des bioagresseurs, sélection variétale, mixité d’espèces, utilisation d’huiles essentielles, qualités organoleptiques ou encore consentement à payer chez les consommateurs.

Pistes

Différents leviers -cités comme des dynamiques de transition- ont été identifiés, tels que :

  • côté producteurs : la diversité au sein du système de production.

En maraîchage, les résultats sont contrastés entre les systèmes “micro fermes” (moins d’1 ha cultivé, médiane de 30 légumes différents, vente en circuits-courts) et les systèmes de production plus spécialisées (médiane de 12 légumes), majoritairement sous abri et tournés vers les filières longues. Cette deuxième catégorie est plus dépendante des intrants autorisés dans le cadre de la certification bio. Il existe néanmoins une multitude de systèmes de production différents (en termes de surfaces, diversité de légumes produits ou encore circuits de commercialisation).

  • côté consommateurs : le consentement à payer pour soutenir les certifications environnementales telles que la bio.

Par exemple, concernant les vins, une communication ciblée sur les modes de production bio et ses bénéfices environnementaux et sanitaires permettraient d’améliorer le consentement à payer des consommateurs, et cela particulièrement pour les nouveaux cépages ;

  • côté politiques publiques : un levier réside dans l’accompagnement des transitions. Cela peut passer par la prise en charge par l’Etat du coût des certifications (cas du Danemark). Dans le même thème, les systèmes participatifs de garantie (contrôle par les pairs) seraient une piste à explorer.

Disponibilité en azote

L’azote est souvent cité comme étant le facteur limitant en agriculture biologique, lequel défavoriserait son développement. Les experts de l’INRAE montrent que différents leviers existent face à cette difficulté : la transformation des systèmes d’élevage, la modification de la consommation humaine et une forte diminution du gaspillage alimentaire. Comment ?

En relocalisant les élevages de ruminants à proximité des cultures et notamment dans les prairies en diminuant la consommation alimentaire moyenne dans certains pays (Europe, Amérique du Nord) d’environ 3000 kcal ou encore en diminuant le gaspillage alimentaire d’au moins 50%.

Le dossier de presse est disponible : cliquez ici

Pour engager la transition agricole et alimentaire de votre territoire, contactez-nous :

  • hbillot@bio-normandie.org (14, 50, 61)
  • orouzierebeaulieu@bio-normandie.org (76, 27)

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