Les chiffres de l’Agence Bio en matière de marché et de production agricole sont sortis.
Une conférence de presse a été organisée à cet effet le vendredi 9 juillet dernier. Elle avait pour objectif de répondre aux questions suivantes : quelle dynamique pour le secteur bio ? Quel impact a eu la crise sanitaire ? Comment se positionne la France par rapport à ses voisins européens ?
Retrouvez la conférence de presse :
Différents points ont attiré notre attention :
1) La consommation de produits bio a doublé en 5 ans. Le marché du bio est en croissance et représente 13,2 milliards d’euros en 2020 (+10,4% par rapport à 2019). En 2020, la consommation à domicile bio est en hausse (+12,2% par rapport à 2019) tandis que les achats alimentaires bio en restauration hors domicile sont en baisse (-21%). Cela s’explique par la fermeture de la restauration collective pendant la crise sanitaire.
2) Les produits de longue conservation sont la tête de proue de la croissance bio en 2020 : +33% entre 2019 et 2020 pour la bière (“les microbrasseries ont biologisé l’offre”), +30% pour les produits surgelés, +17% pour l’épicerie (contre +14% pour les oeufs et +12% pour les fruits et légumes). « Les acheteurs bio ne sont donc pas que des mangeurs de légumes », note Laure Verdeau, la directrice de l’Agence Bio.
3) Les GMS (grandes et moyennes surfaces) sont toujours motrices en termes de circuits de distribution en bio. La moitié des achats bio se fait en GMS en 2020. Néanmoins, « les cartes ont été rabattues », selon la directrice de l’Agence Bio. En effet, les drives ont gagné 3 points tandis que les supermarchés ont perdu 5 points entre 2019 et 2020. On constate un regain d’intérêt pour les circuits courts chez les consommateurs bio. La vente directe est en croissance (+11% entre 2019 et 2020).
4) « 2020 : La souveraineté alimentaire à la sauce bio ». Malgré la hausse de la demande, le taux d’importation des produits biologiques reste stable (33,5% en 2020 contre 33,1 % en 2019). Les producteurs et transformateurs bio ont favorisé la souveraineté alimentaire. « Si l’on déduit les produits tropicaux comme les bananes ou le café, le garde-manger [bio] est à 80% français : cocorico bio cette année », souligne la directrice de l’Agence Bio.
5) 53 000 producteurs sont engagés en bio en 2020, soit 12% des agriculteurs. Cette part a triplé depuis 2010. Les fermes bio représentent 18% de l’emploi agricole. Ainsi, la bio est génératrice d’emploi, notamment en milieu rural. Par ailleurs, l’ensemble de la filière bio compte 200 000 emplois directs (producteurs, entreprises, etc). Depuis 2016, le nombre d’emplois dans la filière a été multiplié par 1,6.
6) En 2020, 9,5% des terres cultivées sont en bio. Les surfaces bio ont doublé en 5 ans. Le Programme Ambition Bio 2022 fixait un objectif de 15% de la SAU (surface agricole utile) en bio en 2022. Cet objectif sera difficile à atteindre. En revanche, il sera possible d’approcher les 15% de producteurs bio ; « parce que ce sont les forces vives sur le terrain qui font la bio. Et ce sont ces forces vives qui vont permettre son développement. Plus il y a de forces vives et plus la bio peut se développer, que l’on est une petite ou une grosse ferme », d’après Philippe Henry, le Président de l’Agence Bio.
7) Les grandes cultures bio se développent (+29% entre 2019 et 2020) et tendent à rattraper leur retard par rapport aux autres filières. En 5 ans, les surfaces en grandes cultures bio ont été multipliées par 2,2. En 2020, 95 000 ha sont en première année de conversion. Ce chiffre est encourageant pour la filière. Par ailleurs, certaines dynamiques se poursuivent dans d’autres filières, comme la viticulture (+16% des surfaces en bio entre 2019 et 2020), les légumes frais (+19%), l’arboriculture (+13%).
8) Les protéines végétales bio constituent un levier dans la reconquête de la souveraineté alimentaire. 46 % des légumes secs produits en France le sont en bio. Le mode de production bio interdisant l’utilisation d’engrais de synthèse, les légumineuses intégrées dans les rotations culturales permettent d’enrichir les sols. Cette famille botanique est connue pour ses vertus aux plans sanitaire et agronomique. La France étant déficitaire en légumes secs, les légumineuses bio ont un bel avenir devant elles.
9) 3 grandes régions se partagent la moitié des surfaces cultivées en bio. Il s’agit des régions Occitanie (plus de 550 000 ha en bio), Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes. Néanmoins, la moitié nord rattrape son retard, notamment dans le Grand Est, en Franche-Comté et dans les Hauts de France. On constate une dynamique bio partout en France.
10) A l’échelle européenne, la France est à la première place en surfaces agricoles bio. Derrière la France, on retrouve l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche. L’Allemagne se situe en première position pour le marché bio (15 milliard d’euros), juste devant la France. Ramené au nombre d’habitants, l’Allemagne et la France sont au même niveau.
Pour voir les chiffres 2020 de l’Agence Bio, cliquez ici
Pour plus d’informations sur les données propres à votre territoire, contactez les Conseillères Territoires de Bio en Normandie :
· Héloïse Billot : hbillot@bio-normandie.org (14, 50, 61)
· Olivia Rouzière-Beaulieu : orouzierebeaulieu@bio-normandie.org (76, 27)
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