“L’agriculture constitue un atout majeur pour l’équilibre du territoire métropolitain. Dynamique, génératrice d’emplois et préservant les ressources naturelles, elle constitue un des piliers de l’économie et de la valorisation de notre territoire”. La MEL compte ainsi près de 800 exploitations agricoles qui mettent en valeur près de 40 % du territoire.
Dès 2009, la MEL s’est engagée dans une animation agricole sur le secteur spécifique des champs captants du sud de Lille (nappe phréatique sensible aux pollutions de surface qui fournit 40% de l’eau potable de la métropole – concerne 26 communes de la MEL). Cette nappe stratégique pour la collectivité a donc été l’occasion d’engager une démarche de construction de plan d’actions pour l’amélioration des pratiques. Dans le panel des actions engagées, le souhait de développement de l’agriculture biologique a très vite été affiché par la Métropole.
En 2015, les élus métropolitains ont souhaité étendre le spectre des actions de la collectivité dans le domaine agricole et surtout définir une stratégie globale et commune à l’ensemble du territoire. Ainsi le plan bio métropolitain concerne aujourd’hui l’ensemble du territoire.
Accompagnement du changement des pratiques agricoles
Au travers de la Stratégie Agricole et Alimentaire métropolitaine votée par l’ensemble des élus en 2016, la MEL a développé une vision et un plan d’actions pour préserver, mettre en valeur et accompagner l’agriculture de son territoire vers le changement des pratiques.
Cette vision politique a permis de décliner de nombreuses actions sur le territoire métropolitain de façon transversale qui nourrissent les objectifs de développement de l’agriculture biologique locale et d’amélioration de l’impact environnemental des exploitations du territoire.
Des exemples d’actions opérationnelles :
Zone maraichère de Wavrin
Le projet de la Zone Maraîchère de Wavrin (ZMW) s’inscrit dans un écosystème métropolitain de projets à l’échelle de la politique agricole de la MEL, allant de la création d’un espace test agricole (faisant l’interface entre la formation et l’installation) au fonds de concours destiné aux communes pour le soutien à l’installation de maraîchers bio.
La MEL a décidé de soutenir le développement d’une agriculture de proximité, durable et respectueuse de l’environnement, identifiée comme vectrice de création d’emplois et de développement économique dans la ceinture rurale du territoire périurbain.
La première phase de la Zone Maraîchère de Wavrin (ZMW) a été inaugurée en 2016, après l’implantation d’un forage et d’un hangar de 1 600 m² et la sélection des candidats. Ce projet est structuré autour de la collaboration, de la mutualisation de matériel agricole et de la création d’une dynamique de groupe entre différents porteurs de projet. L’entièreté de la zone est conduite en agriculture biologique.
Aujourd’hui, la phase 1 de la ZMW est un succès avec 9 porteurs de projets installés sur 35 ha depuis 2016 et des demandes d’installations en maraîchage sont de plus en plus nombreuses sur les territoires.
L’aménagement de cette zone répond à 3 objectifs principaux :
- soutenir la création de nouvelles unités de productions agricoles, notamment maraîchères, arboricoles et horticoles. Dans un contexte de rareté du foncier agricole libre d’occupation, il s’agit d’aider à l’installation et de mettre à disposition d’agriculteurs (jeunes, reconversion et relocalisation métropolitaine) des parcelles aménagées et viabilisées, moyennant un bail rural conclu entre la MEL et le porteur de projet
- développer des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Promouvoir et développer l’agriculture biologique et ainsi répondre à l’augmentation de la demande en produits biologiques dans la métropole lilloise
- aménager une zone « vitrine » pour la profession, intégrée dans son territoire. Il s’agit d’inciter les projets collectifs entre les agriculteurs qui seront présents sur la zone, en lien avec les besoins du territoire.
Espace test de Lompret
Faisant suite à la création de la Zone Maraîchère et Horticole de Wavrin, et au regard des échanges avec les partenaires dans le domaine, la MEL souhaite développer un espace test agricole en maraîchage biologique pour apporter un complément professionnel post formation aux futurs porteurs de projets. En effet, l’expérience montre que les stages réalisés pendant la période de formation « classique » sont parfois trop courts pour permettre aux personnes souhaitant s’installer hors cadre familial (HCF) de pleinement réussir leur installation en appréhendant pleinement toutes les facettes de ce métier.
L’espace test agricole a pour but d’accueillir et d’accompagner les futurs porteurs de projets qui souhaitent se tester « grandeur nature » en maraîchage biologique sur le territoire en leur mettant à disposition du foncier en AB, un parc matériel performant et un accompagnement adapté.
La démarche de la MEL a également rencontré le projet de l’EPLEPFA (Lycée horticole de Lomme) dans la mise en œuvre d’un « Espace d’Innovation Partagé » E.I.P, en créant en son sein un espace test agricole.
L’espace test créé en partenariat avec la MEL, l’EPLEPFA et la Région, offre un espace d’expérimentations et de rencontres concourant à l’innovation dans le domaine du maraîchage biologique, d’un point de vue technique, commercial et organisationnel.
A titre d’exemple, ces projets pourraient porter sur l’automatisation des processus de production en maraîchage biologique, des outils d’aide à la décision ou à la planification, des innovations favorisant l’ergonomie au travail ou encore de nouveaux outils de commercialisation.
L’emprise du projet (foncier et bâti) est propriété de la MEL. La superficie dédiée au projet est de 3.3 ha.
Il a comme fonctions fondamentales la mise à disposition :
- d’un cadre légal d’exercice du test d’activité permettant l’autonomie de la personne – fonction « couveuse »;
- de moyens de production (foncier, matériel, bâtiments,…) – fonction « pépinière »;
- d’un dispositif d’accompagnement et de suivi multiformes – fonction « accompagnement ».
Pour mener à bien ces missions, l’espace-test agricole est animé et coordonné dans une logique d’ouverture, d’ancrage territorial et de partenariat – fonction « animation-coordination ». Un animateur a été recruté courant 2020 pour finaliser les démarches d’ouverture du site et procéder au premier appel à candidatures.
Par ailleurs, la MEL met à disposition des porteurs de projets, pendant leur test, le parc matériel nécessaire à la conduite des cultures. Ainsi, les porteurs de projets n’engagent pas de charge d’investissement, seules les charges de fonctionnement leur incombent.
La MEL a investi, fin 2019, 270K€ dans le matériel agricole et financera le poste d’animation pour une durée minimum de 3 ans, soit environ 215 000€ (septembre 2020).
Le parc matériel est financé par l’Etat à travers le pacte Etat/Métropole à hauteur de 70%.
Le poste d’animateur-coordinateur de l’Espace test est financé par l’Agence de l’Eau Artois Picardie sur une durée limitée de 3 ans à hauteur de 70%.
Le fonctionnement de l’EIP est à la charge de l’EPLEPFA. L’animateur-coordinateur recruté par la MEL participera à la coordination de l’EIP, notamment dans son interaction avec l’Espace test.
L’objectif est d’ouvrir une première session de porteurs de projets courant 2021.
Structuration des débouchés : cas de la restauration collective
Depuis 2010, la MEL travaille avec les partenaires locaux (APROBIO et Bio en Hauts de France) pour structurer la filière du bio local autour de la restauration collective.
En 2016, après une phase importante de sensibilisation des communes en tant qu’acheteurs publics, la MEL a lancé une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour accompagner individuellement les communes dans l’écriture des marchés publics et pour les accompagner collectivement en créant des outils de suivi des prestations de repas.
Parallèlement, le Label “Ici je mange local” a été créé avec la Région des Hauts de France, le Département du Nord et la Chambre d’Agriculture Nord – Pas de Calais afin de mettre en lumière les collectivités qui favorisent l’approvisionnement local et bio dans la restauration collective.
Communication, sensibilisation
La communication vers le grand public ciblée sur l’agriculture biologique se traduit principalement par deux biais :
- Le développement d’actions de sensibilisation auprès des scolaires à travers des actions sur la restauration collective en partenariat avec APROBIO
- Le développement du dispositif PANIERS favorisant l’accès à des produits bio locaux pour des personnes en situation de précarité.
Par ailleurs, le bio est mis en avant lors des événements grands publics, comme les marchés de producteurs avec le CIVAM ou encore lors du marché Made in MEL, qui se tient une fois par an et réunit entre 4000 et 5000 personnes selon les éditions (vidéo ici).
Source : FNAB, 2021. En ligne : https://territoiresbio.fr/decouvrez-leurs-experiences/metropole-europeenne-de-lille-mel/
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