L’intégration de fourrages dans la ration des cochons semble aujourd’hui un atout pour plusieurs raisons :
- Respecter le cahier des charges bio puisque la distribution de fourrages, frais, secs ou ensilés pour les monogastriques est une obligation règlementaire.
- Réduire ses coûts alimentaires en incorporant des fourrages protéinés voire énergétiques.
- Diversifier les rotations avec des cultures fourragères.
- Améliorer la santé et le bien être des cochons en apportant plus de fibres dans la ration.
On peut noter aussi que l’ingestion de fourrages grossiers entraine un développement plus important des organes digestifs, ce qui est favorable à l’augmentation de la capacité d’ingestion des animaux. Ce phénomène est particulièrement utile chez les truies pour favoriser une meilleure reprise de la consommation alimentaire en maternité juste après la mise-bas. De plus, pour les truies en gestation, l’apport de fibres permet de contribuer à la satiété et de réduire la frustration alimentaire engendrée par la restriction alimentaire. Certains comportements agressifs peuvent être évités car l’apport de fourrages a un effet de lest et un effet « récréatif ». Pour les porcelets autour du sevrage, l’enrichissement en fibres fermentescibles de la ration permet de limiter certains troubles digestifs lors du sevrage. Quand la compétition alimentaire est relativement importante, les fourrages grossiers permettent aux animaux dominés de compenser partiellement une restriction alimentaire.
Etant donné le coût des compléments protéiques, il semble intéressant d’apporter des fourrages riches en protéines. Pour l’effet sur l’assolement on pense donc à la luzerne et au trèfle (en mélange ou non avec une graminée) pour introduire des PT. Ces fourrages peuvent être distribués en sec, en enrubannage ou en ensilage. Les versions plus humides seront plus appétentes. Mais il est possible aussi d’incorporer des ensilages de cultures associées annuelles à base de pois ou de féveroles.
Les fourrages grossiers sont des substrats très attractifs pour les porcs. Grâce à leur effet « récréatif », ils contribuent à réduire fortement l’agressivité entre les animaux. Ainsi, au-delà de leur valeur nutritive, les fourrages grossiers sont des alliés précieux pour améliorer le bien-être animal en élevage porcin biologique. La mécanisation de la distribution de fourrages par les courettes doit donc être réfléchie dès la conception des bâtiments porcins biologiques, en prévoyant la possibilité de manœuvrer avec des engins agricoles. Les fourrages sont distribués soit à côté de l’aliment (dans une auge), soit mélangés dans l’aliment. Pour la distribution à côté de l’aliment, cela peut permettre aux animaux dominés de se « rattraper » sur une autre ressource (pour un mode de distribution en groupe). En revanche, pour favoriser la consommation, il serait plus judicieux d’incorporer le fourrage, si possible haché finement, directement dans l’aliment. Cela est plus compliqué à mettre en œuvre. Pour limiter les refus, la distribution de fourrage doit être limitée à 15 – 20 % de la MS pour des porcs charcutiers. De plus, mieux vaut privilégier de l’ensilage ou de l’enrubannage qui seront plus appétents. Le mode de stockage est important car, selon la taille des élevages, et la présence ou non de ruminants, la consommation de fourrage peut être faible.
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