CAPRINS | Maintenir la lactation – Préparer la repro

La météo humide de cet été a perturbé le pâturage des chèvres, que ce soit volontairement avec restriction de sortie sur herbe humide ou que ce soit subi avec les chèvres qui ne supportent pas la pluie. Cette perturbation a entraîné des adaptations dans la gestion de l’herbe avec une pousse relativement maintenue partout mais aussi dans l’alimentation des troupeaux et donc des conséquences sur la lactation.

Les beaux jours fin août ont permis de récolter l’herbe trop avancée sinon il faut prévoir de le faire en ce début d’automne pour les parcelles accessibles afin de pouvoir les pâturer avant la rentrée en bâtiment. Dans l’idéal, pour assurer le pâturage de fin de saison, plutôt réserver les parcelles les plus saines et donc pâturer les parcelles les plus humides du tour avant les grosses pluies d’automne (en théorie). De plus, la pousse assez importante a pénalisé le trèfle sur les prairies permanentes globalement. Les conditions humides avec des températures moyennes ont certainement facilité le développement des parasites durant l’été, période habituellement plus saine du fait du sec et du chaud. En cas de signes apparents, confirmés par une copro si besoin, il vaut mieux prendre les mesures adéquates individuellement pour assurer la suite de la lactation. Certains éleveurs évoquent davantage de soucis avec haemonchus cette année. En cas de doute, il vaut mieux ne pas tarder dans la détermination de l’infestation et le traitement.

La baisse du pâturage ou la qualité de l’herbe dégradée a pu accélérer la baisse de production sur certains systèmes notamment en foin exclusif. Pour maintenir la lactation il fallait être opportuniste, prendre des risques au niveau parasitisme ou complémenter à l’auge avec des fourrages riches voire des concentrés. Pour limiter la baisse en fin d’année, il va falloir maximiser le pâturage autant que possible sur une herbe de qualité. C’est à dire mettre les chèvres sur une herbe pas trop haute et riche en légumineuses si possible. En effet, la pousse régulière a pénalisé le trèfle qui a manqué de lumière rapidement. Le pâturage d’automne doit être opportuniste au maximum.Lorsque les conditions le permettent (sans pluie, herbe sèche et accès à l’eau) il peut être intéressant de les enfermer dans les paddocks pour provoquer l’ingestion d’herbe fraîche. En fonction des stocks réalisés (et à faire), il est évident qu’un bon fourrage à l’auge permettra de mieux maintenir la lactation. Il peut donc être intéressant de faire un bilan des stocks, garder ce qu’il faut du meilleur fourrage pour la fin de gestation et début de lactation, évaluer ce qu’il a de plus mauvais pour le tarissement et l’intermédiaire pour les transitions et la base de la ration sur l’année. Pour ainsi, en fonction des objectifs et des débouchés, raisonner l’utilisation des fourrages disponibles.

C’est la période des repro, les boucs doivent être prêts, c’est à dire en forme et sans tare ((mâchoire, aplombs, anomalies des trayons). Souvent négligés en dehors des périodes de saillies, il ne faut pas oublier que la fertilité et la prolificité du troupeau dépendent directement de l’activité des boucs. Il est donc impératif de les préparer correctement au moins 2 mois avant la reproduction qui correspond à la durée de la spermatogenèse (écarter les boucs qui ont eu un souci dans les 2 mois précédent). Quelques vérifications simples permettent de « confirmer » les boucs retenus pour les saillies. Quelques semaines avant la reproduction, il peut s’avérer utile de vérifier l’état général des boucs (absence de signes cliniques, abcès ou boiteries, état corporel). Si l’état semble trop juste, ne pas hésiter à complémenter la ration pour relever son état et assurer le coup. Certains signes peuvent indiquer l’entrée en activité sexuelle des boucs (volume / texture des testicules, réserve spermatique et surtout « l’odeur du bouc »). 1 à 2 semaines avant les saillies, un réveil sexuel ou une évaluation du comportement avec quelques chèvres en chaleurs peuvent également être recommandés pour optimiser la réussite. Il y a un besoin accru en minéraux et vitamines, il est donc recommandé de mettre à disposition des pierres à lécher, au moins du sel. Ne pas oublier de les déparasiter si nécessaire et veiller à leur tailler les onglons suffisamment tôt pour faciliter la monte. Si le bouc est acheté à part, il faut bien prévoir une période de quarantaine pour éviter les problèmes sanitaires et observer l’adaptation de l’animal à l’écosystème de la ferme. Pour éviter les déconvenues, bien adapter l’activité des boucs au nombre de femelles avec une règle simple : prévoir plus de boucs au départ de façon à pouvoir au moindre doute écarter un ou des boucs de la reproduction. Il faudra au moins 1 bouc pour 30 à 40 chèvres adultes (1 jeune bouc pour 20 à 25 chevrettes). L’effet bouc fonctionne généralement bien pour une bonne stimulation des chèvres et un groupement des chaleurs. L’effet bouc est efficace si tous les mâles de plus de trois mois sont complètement séparés des femelles deux mois au moins avant l’introduction du bouc dans le troupeau. On dit que la séparation des animaux doit être totale mais si les boucs sont conduits à part toute l’année, l’introduction a d’autant plus d’effet.

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