S’installer autrement en élevage laitier bio : le parcours d’Arnaud au Bois d’Arry

Arnaud Harel est installé en production laitière biologique à l’EARL Le Bois d’Arry, située à Val d’Arry, dans le pré-bocage dans le Calvados. La ferme compte une surface agricole utile de 160 hectares, dont 135 hectares de prairies. Les sols sont de nature limono-sableuse et limono-argileuse. Le troupeau se compose de 140 vaches laitières et de 25 UGB de génisses. Les références laitières s’élèvent à 725 000 litres de lait vendus à la laiterie Les Prés Rient Bio. L’exploitation emploie 2 UTH installés et 2.7 UTH salariées. La conversion en agriculture biologique a eu lieu en 2010.

Une transmission hors cadre familial progressive

La reprise de l’exploitation s’est faite dans le cadre d’une transmission hors cadre familial progressive. François, l’exploitant en place, préparait son départ à la retraite et souhaitait trouver un associé pour assurer la continuité de la ferme. Arnaud Harel, fils d’agriculteur, a repris les parts en 2018 et est devenu sociétaire de l’EARL Le Bois d’Arry, en achetant la moitié des parts.

Ses objectifs d’installation étaient de travailler en étant en phase avec ses propres objectifs, de passer du statut de salarié à celui d’associé, et de partager les prises de décisions : « M’associer avec un agriculteur expérimenté a sécurisé mon installation. C’est une force quand les commerciaux viennent à la ferme. »

Un parcours de formation et d’expérience solide

Entre 2005 et 2007, Arnaud a suivi un BPREA à Coutances en apprentissage. De 2008 à 2012, il a travaillé comme salarié agricole dans plusieurs fermes laitières conventionnelles. En 2012, il a travaillé comme salarié agricole dans plusieurs fermes laitières conventionnelles. Il commence à réfléchir à son installation, mais souhaite ne pas être seul sur une ferme.

En 2016, François entame une réflexion sur la transmission en vue de son départ futur. Il propose alors à Arnaud de s’associer. En 2017, Arnaud participe au stage 21 heures pré-installation. En 2018, il recherche de la surface pour concrétiser le projet d’installation et trouve 10 hectares en location à cinq kilomètres du siège de l’exploitation. Le 1er Avril 2018, il s’installe officiellement et devient sociétaire de l’EARL Le Bois d’Arry, dont il détient la moitié des parts.

Un montage réfléchi pour sécuriser la reprise

Afin de permettre une reprise progressive, l’exploitation a été scindée en deux structures : L’EARL Le Bois d’Arry, détenue à parts égales par François et Arnaud, regroupant l’activité lait et les deux tiers des surfaces, et l’Entreprise Individuelle de François, conservant un tiers des surfaces, les bâtiments, le matériel et les génisses.

Ce montage, élaboré avec un conseiller de CERFRANCE, a permis d’assurer une transition en douceur. L’exploitation individuelle loue les installations à l’EARL et vend du fourrage. Les génisses sont achetées à trois mois par l’exploitation individuelle et rachetées par l’EARL un mois avant la mise-bas. Sur le plan foncier, Arnaud exploite 10 hectares en location, François détient 10 hectares en propriété, les deux tiers des surfaces sont attribués à l’EARL et un tiers à l’exploitation individuelle. Arnaud a acheté 70 000 euros de parts sociales, correspondant à la moitié du cheptel, pour s’installer. Son installation a été aidée par une DJA de 22 000 euros, et le prévisionnel a été réalisé.

« J’apprécie d’avoir la possibilité d’essayer de nouvelles choses et d’innover que ce soit pour les animaux ou pour la terre (simplification des semis, nouveaux mélangés). »

Des projets pour l’évolution de la ferme

Le projet du GAEC vise à faire évoluer les deux structures en une seule, afin de faciliter la transmission complète de François. Le projet d’Arnaud est de faire évoluer la ferme, de continuer les échanges parcellaires pour agrandir la surface pâturée par les vaches laitières, et de diminuer le nombre de génisses élevées pour libérer davantage de surface pour le troupeau laitier.

De son côté, François souhaite préparer son départ en trouvant un nouvel associé qui corresponde aux attentes d’Arnaud. La question du salariat reste une difficulté : il est complexe de trouver et fidéliser des salariés dans le contexte actuel.

« En revanche, je mets un bémol sur la gestion de la main-d’œuvre et des démarches administratives en agriculture. »

Organisation du travail et équilibre de vie

Au niveau de la main-d’œuvre, l’exploitation dispose de 2,7 UTH salariées. L’organisation actuelle permet à chaque associé d’avoir une journée libre par semaine. Arnaud souhaite à terme pouvoir se libérer un après-midi supplémentaire. Chaque associé bénéficie également d’un week-end sur deux et de quatre semaines de vacances par an.

Arnaud souligne que le principal changement pour lui, après son installation, a été la gestion du personnel, pour laquelle il a suivi une formation.

Un bilan très positif

Le bilan de l’installation est jugé très positif par Arnaud Harel : « Je suis intéressé de voir que les projets mis en place fonctionnent. J’apprécie d’avoir la possibilité d’essayer de nouvelles choses et d’innover que ce soit pour les animaux ou pour la terre. Ce serait à faire, je referais la même chose. » Le parcours d’installation d’Arnaud Harel a duré près de deux ans entre le début de la réflexion et l’installation effective. L’intégration dans un GAEC existant s’est révélée une solution accessible financièrement, permettant une transmission progressive et réussie.

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